BLS propose plus de relations ferroviaires et de nouveaux trains
BLS a déposé une demande de concession pour deux lignes InterCity et trois lignes RegioExpress, qu’elle souhaite desservir progressivement à partir de 2020 avec de nouveaux trains et un service attractif. L’entreprise de chemins de fer répond ainsi à l’invitation de la Confédération à participer activement à l’ouverture du marché du trafic ferroviaire grandes lignes de Suisse. L’objectif : dynamiser le système ferroviaire en l’ouvrant à la concurrence et créer une plus-value perceptible pour les clients en sortant de l’actuelle situation de monopole. BLS ne souhaite pas renoncer à une collaboration constructive avec les CFF. Sa reprise d’une partie du trafic grandes lignes lui permettra de créer 290 postes.
La BLS SA soumet à l’Office fédéral des transports (OFT) une demande de concession portant sur cinq relations du trafic grandes lignes. Elle souhaite ainsi ajouter à son réseau actuel deux relations InterCity et trois relations RegioExpress pour relier au mieux la grande région de Berne et celles de l’Oberland bernois / du Haut-Valais, d’Olten / de Bâle et de Romandie avec des trains modernes et un service haut de gamme. La rentabilité des offres déposées et le potentiel de BLS ont été soigneusement examinés et validés. Ils auraient aussi été garantis avec une solution plus large. Depuis qu’ils ont repris le trafic grandes lignes de BLS en 2004, les CFF sont en situation de monopole dans ce domaine. La plupart des concessions arrivant à terme en décembre 2017, BLS a élaboré des concepts propres pour une solution commune en trafic grandes lignes, répondant ainsi à l’invitation de l’Office fédéral des transports (OFT).
Une concurrence saine, créatrice de plus-value
Une discussion approfondie a été menée en parallèle avec les CFF au sujet d’une éventuelle coopération. Un groupe de travail composé de spécialistes des deux entreprises s’est finalement accordé sur une solution consensuelle qu’ont approuvée à leurs tours les présidents du conseil d’administration des CFF et de BLS. Ladite solution prévoyait une coopération sur certaines lignes concédées à BLS. Toutefois, les CFF ont finalement reculé face à cette proposition. « Si l’on considère notre concept initial prévoyant des lignes via Aarau et Zurich jusqu’en Suisse orientale, nous avons fait de nombreux compromis dans le sens des CFF pour finalement nous limiter à l’exploitation de cinq relations en trafic grandes lignes. Nous sommes convaincus que l’ouverture à la concurrence dynamisera le système ferroviaire et créera un nouvel élan favorable aux voyageurs », explique aux médias Rudolf Stämpfli, le président du conseil d’administration de BLS. À travers sa demande de concession, BLS propose finalement le concept élaboré par les spécialistes des deux entreprises. « Il s’agit d’une solution consensuelle que nous pouvons continuer à mettre en œuvre avec les CFF, a poursuivi M. Stämpfli, soulignant ainsi la disposition de BLS à trouver des solutions par la collaboration pour chacune des concessions envisagées.
La volonté des entreprises de chemin de fer d’améliorer leurs prestations est synonyme de bénéfices pour les usagers des transports publics, les régions et les contribuables. Toutefois, il est clair que la collaboration éprouvée dans les domaines opérationnels et nécessitant une coordination, ainsi que sur les questions relatives au trafic dans son ensemble, doit être assurée. » Après avoir soigneusement pesé les intérêts de l’entreprise et du système dans son ensemble, le conseil d’administration de BLS a finalement opté pour une variante dosée d’ouverture du marché et pour l’exploitation du cadre le plus vaste possible. « Cela prouve que la concurrence peut renforcer le système sans affaiblir l’acteur jusqu’ici prédominant. Chacun ressort donc gagnant », poursuit M. Stämpfli.
BLS demande un élargissement progressif de l’offre
BLS soumet à l’OFT une demande de mise en œuvre progressive de son concept, eu égard aux élargissements prévus et nécessaires des infrastructures dans le cadre de l’étape d’aménagement 2025 du programme PRODES.
- Lignes InterCity:
Interlaken–Bern–Basel (dès l'horaire 2022)
Brig–Bern–Basel (dès l'horaire 2023)
(affectation de nouveaux trains du trafic grandes lignes à ces deux relations)
- Lignes RegioExpress en trafic grandes lignes:
Bern–Olten (dès 2020 avec des trains MUTZ modernes)
Bienne–Bern (dès 2020 avec des trains MUTZ modernes)
Le Locle–Bern (dès 2022 avec des rames FLIRT de nouvelle génération)
Une plus-value pour les voyageurs grâce à un service accru et à de nouveaux trains
BLS entend affecter de nouveaux trains à l’exploitation des relations envisagées. Elle prévoit pour cela près de CHF 495 millions d’investissement dans de nouveaux trains InterCity et MUTZ RegioExpress. Ces investissements dans le matériel roulant seront rentables : ils n’impliqueront aucun coût supplémentaire pour la Confédération ni pour les cantons. Dans tous ses trains du trafic grandes lignes, BLS proposera des accompagnateurs de voyageurs, la possibilité pour les clients d’acheter leurs billets à bord des trains et une offre de restauration de qualité. Par ailleurs, elle entend offrir à ses voyageurs, et notamment aux touristes, une connectivité Internet stable et de qualité, par exemple via le Wi-Fi. En outre, BLS est la première entreprise de chemins de fer suisse à avoir, en collaboration avec des partenaires industriels et l’EPFL Lausanne, installé des fenêtres spécialement conçues pour permettre une réception fiable des données mobiles dans de nombreux trains. « Le rapport prix/prestation est particulièrement important pour les clients des transports publics en raison de la concurrence du trafic routier. C’est pourquoi nous entendons proposer aux voyageurs des trains modernes et un service haut de gamme », déclare Bernard Guillelmon, directeur de BLS.
Décharger les pouvoirs publics en exploitant les synergies
La reprise d’une partie du trafic grandes lignes permettra à BLS d’exploiter pleinement son potentiel et d’utiliser plus efficacement ses ressources telles que son matériel roulant. Comme les lignes envisagées s’intègrent parfaitement à son réseau actuel, BLS pourra élargir et exploiter à meilleur escient l’offre de trafic régional cofinancé par les cantons (RegioExpress et RER) en concertation étroite avec les cantons. « Cette situation sera bénéfique aux clients ferroviaires, mais aussi aux pouvoirs publics », poursuit Bernard Guillelmon. En effet, l’exploitation des synergies permettra de réduire sensiblement les indemnisations des pouvoirs publics par train-kilomètre proposé dans le trafic régional, et ce, dès 2020.
Une croissance modérée pour BLS, mais disproportionnée pour les CFF
Comme toute l’offre en trafic grandes lignes sera amenée à croître dans le cadre de l’étape d’aménagement 2025 PRODES, les CFF connaîtront quoi qu’il arrive une croissance disproportionnée en trafic grandes lignes, même si BLS y participe aussi. Selon leurs propres calculs, les CFF tablent sur une croissance de la demande sur ses relations du trafic grandes lignes pouvant atteindre 78 % jusqu’en 2030. « Nous demandons donc une petite part du gâteau qui grossira de toute manière. Nous sommes prêts à assumer davantage de responsabilités pour améliorer le système dans son ensemble », affirme Rudolf Stämpfli, qui précise que la compétitivité de tout le système des TP de Suisse vis-à-vis de la concurrence internationale sera ainsi renforcée.
Des calculs poussés de spécialistes externes et de BLS ont confirmé la capacité de cette dernière à exploiter les relations envisagées du trafic grandes lignes de manière rentable. Pour ce faire, BLS a soumis à l’OFT un business plan complet. Le concept optimisé de BLS permettra de dégager des excédents de recettes sur trois des cinq lignes envisagées. Or, ces recettes sont cruciales, car l’actuelle ligne régionale BLS La Chaux-de-Fonds–Neuchâtel–Bern passera à l’avenir en trafic grandes lignes. Elle est en effet fortement déficitaire et ne pourra prochainement plus être subventionnée. La suppression de cette ligne ne serait pas sans conséquences majeures pour BLS. La demande de concession s’appuie ainsi sur un rapport équilibré entre lignes rentables et non rentables. BLS est aussi en mesure de financer durablement les coûts de mise en place et les investissements, qui génèreront un bénéfice total plus important sans grever davantage les pouvoirs publics.
Une croissance modérée pour BLS avec 290 postes créés
Si la concession des relations du trafic grandes lignes demandées lui est accordée, BLS connaîtra dans les quatre années à venir une croissance progressive et modérée. Sa reprise d’une partie du trafic grandes lignes lui permettra de créer environ 290 postes à temps plein dans les années à venir. La BLS SA emploie actuellement plus de 3100 collaborateurs. « Nous possédons une convention collective avantageuse et proposons des conditions de travail attractives et favorables à la famille », explique Bernard Guillelmon. BLS estime pouvoir renforcer elle-même ses effectifs par des formations en interne et des offres d’emploi ordinaires. Étant donné que l’élargissement de l’offre en trafic grandes lignes impliquera aussi une forte croissance pour les CFF, qui proposeront nettement plus de trains-kilomètres, la demande de BLS de participation au trafic grandes lignes ne devrait pas nécessiter de suppressions de postes chez les CFF.
En août 2019, BLS et les CFF ont signé un contrat d’exploitation sur la répartition du trafic grandes lignes. Celui-ci stipule que les CFF conserveront l’intégralité de la concession dans le trafic grandes lignes, mais céderont certaines lignes à BLS, qui en assurera l’exploitation financièrement autonome. BLS assumera l’entière responsabilité de ses lignes à longue distance, à savoir les recettes, la qualité et les coûts et circulera avec ses propres trains et mécaniciens sur locomotive.
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